Menu
Libération

Paris se réveille sur l’affaire Ben Brik

Article réservé aux abonnés
Tunisie . Inhabituelles protestations du Quai d’Orsay sur le cas du journaliste qui risque cinq ans de prison.
publié le 16 novembre 2009 à 0h00

Les droits de l’homme en Tunisie sont une rubrique à plein temps : les entrants, les sortants, les oubliés et les «vedettes»… Le journaliste Taoufik ben Brik mobilise l’attention et les inquiétudes du moment. Interdit de publication dans son propre pays, reclus chez lui, en proie à des tracasseries sans fin, TBB - comme le surnomment les familiers - en est réduit à proposer à la presse française des textes sur son sujet préféré : le président Zine el-Abidine ben Ali, son régime, son épouse, son palais, sa belle-famille, son argent, son culte de la personnalité…

Santé. Ben Brik a été arrêté et écroué le 29 octobre, quatre jours après la réélection triomphale (89,62% des voix) de Ben Ali à un cinquième mandat. Convoqué au commissariat pour une prétendue agression d'une femme dans la rue, Ben Brik a été directement envoyé à la prison de Bouchoucha, à Tunis. Sa famille, qui n'a pas pu lui rendre visite, est inquiète pour sa santé. Le journaliste doit être jugé jeudi à Tunis et encourt jusqu'à cinq ans de prison. Au printemps 2000, il avait fait plier le régime en observant 42 jours de grève de la faim afin de dénoncer les violations des droits de l'homme. Ben Ali ne lui a jamais pardonné cet affront et la procédure en cours ressemble fort à une vengeance. D'autant que TBB a multiplié à l'approche de la présidentielle les textes mordants et ironiques.

Le sort de Ben Brik et d'autres journalistes persécutés, comme Zouhair Makhlouf ou Slim Boukhdir, assiégé à son dom