C'était le médecin de ce qui fut probablement le pire cul-de-basse-fosse de tout l'Iran, une prison longtemps tenue secrète, plus proche d'un camp de la mort que d'un centre de détention, dans la banlieue sud de Téhéran. Ramin Pool Andarjani, 26 ans, savait sans doute tout ce qu'il s'y passait : les tortures, les tabassages, les viols, les conditions infernales de détention, la mort dans des cellules infectes. Il n'était d'ailleurs pas volontaire pour y servir : il y avait été affecté au titre du service militaire. Selon les versions officielles, le jeune homme vient de se «suicider» ou de mourir d'un arrêt cardiaque dans son lit. Ce n'est pas l'avis de ses parents qui assurent qu'il a été assassiné. Seule une autopsie pourrait trancher, mais les autorités l'ont refusée.
La mort du médecin apparaît comme un triste épilogue à l’histoire de Kahrizak. Si ce lieu n’est pas aussi connu que la sinistre prison d’Evin, c’est parce qu’on y enfermait les voyous, les trafiquants, les prostituées, les maquereaux, tous ceux qui transgressaient l’ordre social islamique, et non des politiques. On a commencé à évoquer Kahrizak que lorsque le régime y a jeté les manifestants qui dénonçaient la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République.
apaisement. C'est le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a lui-même ordonné la fermeture du camp de Kahrizak, le 28 juillet, reconnaissant que des abus y avaient été commis. A cette époque, sa décision