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Interview

«Sarkozy et Merkel cherchent des gens qui ne leur feront pas d’ombre»

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Daniel Cohn-Bendit, député européen, critique la mainmise des gouvernements sur l’Union.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 18 novembre 2009 à 0h00

Coprésident du groupe Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit dénonce l’opacité de la procédure de nomination du président du Conseil européen et du ministre des Affaires étrangères de l’Union.

Cette façon de procéder donne-t-elle une bonne image de l’Union ?

Ces tractations sont désespérantes. C’est une caricature de démocratie. On a le sentiment que les Vingt-Sept, et surtout Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, cherchent des personnalités qui ne leur feront pas d’ombre. Ils y sont déjà parvenus avec la nomination de José Manuel Barroso à la présidence de la Commission et ils cherchent à refaire le même coup pour le président du Conseil européen : celui-ci devra seulement savoir organiser les petits déjeuners et les déjeuners afin que tout le pouvoir reste aux mains des Etats membres. C’est une Europe très intergouvernementale qui se met en place.

Le Parlement européen ne semble pas beaucoup s’émouvoir de cette opacité. Pourquoi ?

Il a laissé passer une chance de s’affirmer dans l’espace institutionnel européen. Il aurait dû lui-même organiser des auditions des différents candidats pour obliger le Conseil européen à la transparence, même s’il n’a, en l’occurrence, aucun pouvoir dans le processus de nomination du président du Conseil européen qui est élu par les seuls chefs d’Etat et de gouvernement. Mais symboliquement, cela aurait été fort. Cela étant, le Parlement a déjà manqué une occasion de montrer son poids en votant l’investiture d