Il y a vingt ans, juste avant la chute du mur de Berlin, mon père était assassiné dans un hôpital bulgare qui pratiquait des expérimentations sur les personnes âgées. En guise de deuil, un genre s'est imposé à moi : le polar métaphysique le Vieil Homme et les Loups (Fayard, 1990), où le vieil homme est tué parce qu'il voit les gens autour de lui se métamorphoser en loups. Et un texte, Bulgarie ma souffrance, réflexion sur la tradition culturelle, notamment la religion, qui sommeille au fond de cette étrange «détérioration de l'intégrité politique» que diagnostique aujourd'hui l'ONG Transparency International… en Roumanie et en Bulgarie. L'actualité politique - la présidentielle de dimanche en Roumanie - m'y ramène, avec la crise économique, sociale et politique profonde. Si je souligne ici la situation roumaine, ce sont les développements similaires de ces deux voisins que j'ai en vue car ils posent une question qu'on préfère ignorer : sommes-nous à la périphérie ou au centre de l'Europe ?
Omnipotence. La transition du communisme à l'Union européenne s'est faite sans que l'ancien appareil d'Etat ne soit remplacé ni sérieusement rénové. Les médias locaux dissèquent à loisir la genèse du phénomène qui fait de la Roumanie et de la Bulgarie les pays les plus corrompus de l'UE. A la «haute corruption» des dirigeants, qui transforme les ex-cadres communistes en une oligarchie néocapitaliste, s'ajoute la corruption quotidienne : relations