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Libération

L’Australie, éternelle terre d’exclusion pour les demandeurs d’asile

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par Neil Lévy
publié le 19 novembre 2009 à 0h00

Lorsque Kevin Rudd a été élu Premier ministre d'Australie, fin 2007, la gauche a poussé un soupir de soulagement. Le gouvernement défait, dirigé par John Howard, avait été le plus conservateur depuis la Seconde Guerre mondiale, et le pays attendait avec impatience l'introduction de politiques progressistes sur les questions du changement climatique, des indigènes australiens ou de la guerre en Irak. Mais plus que tout, la gauche espérait une approche nouvelle et plus compassionnelle du problème des demandeurs d'asile. En 2001, le gouvernement conservateur avait refusé que le cargo norvégien Tampa, chargé de 438 demandeurs d'asile, pénètre dans les eaux territoriales australiennes, et il déclarait avoir le droit de décider qui pouvait ou non entrer dans le pays. Populaire, cette ligne dure a caractérisé toutes les autres mesures : tractations «off shore», détention de longue durée des demandeurs d'asile, y compris des enfants. Le nouveau gouvernement a agi rapidement pour mettre en œuvre des politiques plus progressistes, notamment en mettant fin au système de détention obligatoire.

Les développements récents, cependant, ont fait que beaucoup, à gauche, se sont sentis trahis. Au cours des dernières semaines, un certain nombre de demandeurs d'asile tamouls ont cherché à rejoindre l'Australie. Effrayé par la campagne de presse des tabloïds, le gouvernement est revenu à des politiques semblables à celles de son prédécesseur. Une fois de plus, il cherche à éviter le trait