Menu
Libération

En Afrique du Sud, la police «doit viser la tête»

Article réservé aux abonnés
publié le 20 novembre 2009 à 0h00

A sept mois de la Coupe du monde de football, le gouvernement sud-africain multiplie les déclarations de guerre contre les gangsters. «Tirez sur les salopards !» a lancé le 13 novembre Fikile Mbalula, le ministre adjoint de la Police. On pouvait s'attendre à des propos plus modérés, une retentissante bavure ayant coûté la vie à un garçon de 3 ans, le 3 novembre. Un policier a abattu l'enfant, assis à l'arrière d'une voiture, parce qu'il tenait un bout de métal évoquant la forme d'un canon de revolver. Le même jour, un jeune de 20 ans, qui discutait avec des copains dans un township de Pretoria, a eu le tort de s'enfuir quand des policiers ont voulu l'embarquer sans raison. Il a été abattu sur le champ.

Fikile Mbalula a quand même appelé ses recrues à «tirer pour tuer», afin de venir à bout de la criminalité de son pays, la plus forte au monde. Si le nombre de meurtres, en moyenne 50 par jour, a diminué de moitié depuis la fin de l'apartheid, les viols, les braquages de voitures à main armée, les cambriolages et les attaques de commerces augmentent d'année en année. Le ministre cherche donc à rassurer l'opinion et les visiteurs étrangers avant le Mondial. A l'approche de l'événement, le gouvernement s'efforce de juguler la criminalité. La police est ainsi passée de 120 000 personnes, il y a trois ans, à 180 000 aujourd'hui. Avec 200 000 recrues prévues d'ici 2013, il devrait y avoir de plus en plus d'hommes en bleu dans les rues, qui tireront peut-être plus v