C'est dans une ville morte que Hamid Karzaï a prêté serment, hier, pour un deuxième mandat à la tête de l'Afghanistan. Au terme de près de trois mois de calvaire électoral, le président afghan affichait, pour la première fois depuis longtemps, un large sourire dans la grande salle des fêtes du palais Arg. Assis en face de Karzaï, toque brune et costume noir sous un manteau vert et bleu, pas moins de 17 dirigeants étrangers, ministres des Affaires étrangères et autres envoyés spéciaux, outre les corps constitués et chefs de tribu afghans. Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, venu en voisin, côtoyait Hillary Clinton, assise juste devant Richard Holbrooke, l'émissaire d'Obama, et à côté de l'Agha Khan, un leader religieux. Assis à distance respectable, le vice-président iranien, le grand voisin de l'Ouest. A l'autre bout du rang, Bernard Kouchner et les diplomates de la plupart des pays contributeurs de l'Isaf, la force de l'Otan en Afghanistan. «Nous sommes ici pour montrer aux Afghans que nous sommes engagés dans leur développement et leur sécurité», expliquait ainsi le chef de la diplomatie néerlandaise. «Les Afghans doivent savoir que nous ne sommes pas là pour les combattre, mais pour combattre avec eux», renchérissait le Français, peu avant la cérémonie.
Jour férié. Mais dehors, Kaboul était désert. Par crainte d'attentats ou de tirs de roquettes des insurgés talibans, les autorités ont pris des mesures de sécurité sans précédent.