Le sort de Cesare Battisti est entre les mains de Lula. C’est au président brésilien qu’il appartient en dernier ressort de décider de livrer ou non à l’Italie l’ex-activiste italien des Prolétaires armés pour le communisme, qui avait rejoint le Brésil en 2004, après avoir fui la France. Ainsi en a décidé la Cour suprême brésilienne après avoir autorisé, mercredi, son extradition. Lula est face à un dilemme.
D'une part, il ne veut pas désavouer son ministre de la Justice, Tarso Genro, qui avait accordé à Battisti, en janvier - et contre l'avis du Comité national des réfugiés - le statut de «réfugié politique», concluant à «l'existence d'une crainte fondée de persécution». On dit aussi le Président opposé à l'extradition et convaincu du bien-fondé de la décision de son ministre de la Justice, pourtant jugée «illégale» par la Cour. Pour cette dernière, Battisti, condamné à la réclusion à perpétuité pour quatre homicides commis dans les années 70, n'est qu'un hors-la-loi qui se dérobe à la justice de son pays. Tarso Genro, qui a lui-même appartenu à une organisation d'extrême gauche ayant pris part à la lutte armée sous la dictature brésilienne (1964-1985), est également un membre éminent de la formation de Lula, le Parti des travailleurs (PT, gauche). D'un nationalisme sourcilleux, le Président ne veut pas non plus donner l'impression de céder aux demandes d'un pays étranger. Ni décevoir la gauche, brésilienne et internationale qui défend Battisti. A