Herman Van Rompuy (prononcez «vane rompeuille») a passé ses dernières vacances à parcourir l’Australie en camping-car. Les photos complaisamment diffusées à la rentrée le montraient en train de pique-niquer en short dans un camping du bush australien. Plus simple et plus cliché belge, tu meurs. A 61 ans, ce Flamand, qui vit à Rhode-Saint-Genèse, une commune peuplée majoritairement de francophones en périphérie de Bruxelles, où il est né, proclame être devenu le 30 décembre Premier ministre du royaume de Belgique, à son corps défendant. C’est un homme simple et réservé, un grand-père attentionné, et il veut que cela se sache.
Van Rompuy, choisi par le couple franco-allemand pour présider le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, est tellement réservé qu’il est parfaitement inconnu sur la scène internationale. Il ne s’est jamais exprimé publiquement sur l’Europe. Il était difficile d’aller chercher quelqu’un de plus inexistant, si ce n’est Catherine Asthon, désormais ministre européen des Affaires étrangères. Le vrai champ d’action de ce catholique pratiquant, élevé chez les jésuites, économiste et diplômé en philosophie thomiste, amateur de haïkus, est sur la scène politique nationale.
Plusieurs fois ministres depuis 1988, c’est un des piliers du CD&V, le parti chrétien-démocrate flamand. A ce titre, il est l’un des artisans de son raidissement communautaire, dont Yves Leterme, l’ex-Premier ministre qu’il a remplacé à la suite de l’affaire Fortis, était le porte-