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Battisti attendu de pied ferme en Italie

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Terrorisme . Parlementaires, médias, opinion : dans le pays, l’extradition de l’ex-activiste fait l’unanimité.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 21 novembre 2009 à 0h00

Quand, mercredi, un député de la Ligue du Nord (le parti populiste de droite) a hurlé, euphorique, dans l'hémicycle «Battisti, bâtard !», après l'annonce que la Cour suprême brésilienne autorisait l'extradition de l'ancien terroriste, Giovanni Bachelet s'est levé, indigné. «Je demande pardon à Cesare Battisti pour les tons employés par [mes] collègues», a alors déclaré cet élu du Parti démocrate (PD) en rappelant que «la Constitution prévoit la peine de prison pour une rééducation et non la vendetta».

Fils d’un grand juriste assassiné par les Brigades rouges (BR) en 1980, Giovanni Bachelet est aussi le coauteur d’une motion parlementaire réclamant l’extradition de l’ex-membre des Prolétaires armés pour le communisme (PAC). En janvier, le texte a été adopté à l’unanimité par la Chambre des députés et la quasi-totalité de la presse transalpine réclame le retour de l’ancien activiste.

Dérive armée. Lundi, de passage à Rome, le président brésilien, Lula, dont dépend désormais le sort de Battisti, a été sollicité sur le cas de l'ex-terroriste. Par Silvio Berlusconi mais aussi par l'ancien chef de gouvernement (PD et ex-communiste) Massimo D'Alema, qui a également plaidé la cause de l'extradition. «Le terrorisme a entravé le développement démocratique de notre pays et a profondément nui à la gauche italienne», explique Sabina Rossa (PD), fille du syndicaliste Guido Rossa exécuté par les Brigades rouges en 1979 parce qu'il s'opposa