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Des trafiquants de graisse humaine arrêtés au Pérou

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Gang. Selon la police, le cartel kidnappait et tuait des paysans pour revendre leurs tissus adipeux à des fabricants de produits cosmétiques.
publié le 21 novembre 2009 à 0h00

Le «labo» se trouvait dans une maison aux murs de torchis. C’est là qu’un gang péruvien conduisait les paysans qu’ils avaient kidnappés avant de les tuer et de les découper pour extraire la graisse de leurs corps. Celle-ci était ensuite revendue pour fabriquer des produits cosmétiques.

Vendredi, la police de Lima a divulgué l'affaire et l'arrestation de quatre suspects. Elle a aussi montré le sordide matériel qu'employait le cartel, qui pourrait être «international», selon le chef de la police criminelle, le général Felix Burga. Deux des cinq autres suspects encore en liberté sont en effet Italiens.

Un litre de graisse humaine peut se vendre jusqu'à 10 000 euros, toujours selon la police péruvienne, qui soupçonne des entreprises de cosmétiques européennes d'être parmi les acheteurs. Contactée par Libération, Anne Bertiaux, porte-parole de la Fédération des entreprises de beauté, se dit cependant «surprise». «L'emploi de produits humains quels qu'ils soient dans la fabrication de cosmétiques est formellement interdit par une directive européenne, et ce depuis 1976», rappelle-t-elle. Des médecins interrogés par la BBC se disent tout aussi sceptiques sur l'existence d'un marché noir de graisse humaine. Les Péruviens se sont empressés de qualifier les quatre crapules de «pishtacos», du nom de ces vampires à forme humaine et à peau blanche qui, selon d'anciennes légendes péruviennes, dépeçaient leurs victimes pour vendre leur viande sous la forme