Bernard Kouchner a achevé vendredi une tournée de quatre jours au Moyen-Orient, qui l’a emmené à Amman (Jordanie), Jérusalem et Kaboul. Bilan et tour d’horizon des dossiers chauds du moment.
L’Iran a refusé l’offre franco-russe d’enrichissement de son uranium. Est-ce qu’on se rapproche de nouvelles sanctions ?
Nous avons fait un geste pour prouver notre bonne volonté. Il a été refusé. Ce n’est pas un atout pour Téhéran. Ce que les Iraniens viennent de refuser est une rencontre d’experts, mais ils ne se sont toujours pas prononcés sur une rencontre politique à la suite de celle de Genève, fin septembre. Pour le moment, nous n’avons rien décidé, en tout cas, pas aujourd’hui ou demain. Bien sûr, nous envisageons des sanctions, tout en préférant la négociation. Il y a déjà eu trois résolutions de sanctions, votées avec les Russes et avec les Chinois. Nous n’allons pas rester inertes. La communauté internationale tient à réaffirmer une chose très simple : pas de menace atomique supplémentaire. Si l’Iran devait se doter de la bombe atomique, ce ne serait pas acceptable. Il ne faut pas ajouter une crise dans cette région.
Barack Obama a tendu la main aux dirigeants iraniens au début de l’année. Est-ce qu’aujourd’hui les voies du dialogue sont épuisées ?
Non, mais je suis surpris de constater à quel point les Iraniens se tirent en permanence des balles dans le pied. Jamais nous n'avons arrêté de parler avec Téhéran. Nous nous obstinons dans le dialogue, alors qu'on a découvert un deuxième site d'enrichissement iranien [celui de Qom, ndlr], qui a suscité l'indignation générale. L'Iran ne gagne pas du temps, il en perd. Le mouvement de protestation politique qui se développe dans le pays et au sein même de la hiérarchie chiite