«Le 6 décembre, les Roumains auront à choisir le moindre mal», résume, dépité, un électeur après avoir vu les résultats du premier tour de la présidentielle. Le face-à-face entre le sortant, Traian Basescu (Parti démocrate), et le social-démocrate Mircea Geoana était prévisible, en raison de la force de frappe de leurs partis respectifs.
Bon nombre d'électeurs, surtout dans l'élite, avaient espéré que le libéral Crin Antonescu pourrait gâcher la fête des deux mastodontes. Il n'a rassemblé que 20% des voix, ce qui ne lui permet pas d'aller au second tour, mais qui fait de lui le personnage le plus courtisé du moment à Bucarest. Les voix libérales feront la différence au deuxième tour. Pour Basescu, l'électorat a voté «profondément à droite», alors que les sociaux-démocrates se targuent d'avoir déjà passé une alliance avec les libéraux qui a bien fonctionné au Parlement ces deux derniers mois. Pourtant, il n'est pas sûr que les électeurs d'Antonescu soient séduits par les promesses des deux camps. «Il est exclu de collaborer avec Traian Basescu qui pour moi représente le pire mal de la Roumanie», a d'ailleurs déclaré le chef des libéraux.
Mircea Geoana, ex-ministre des Affaires étrangères formé à l’ENA puis aux Etats-Unis, a lui un discours très policé. Mais derrière, se profile le Parti social-démocrate, dont des leaders ont été impliqués dans des affaires de corruption entre 2000 et 2004. Geoana s’est dit prêt à prendre un libéral pour Premier minist