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Libération
pour mémoire

Une enquête britannique ausculte la guerre en Irak

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publié le 25 novembre 2009 à 0h00

Figés devant le centre de conférence Queen-Elizabeth-II, les mains ensanglantées et pleines de dollars, des manifestants affublés de masques de George W. Bush, Gordon Brown et Tony Blair ont salué à leur manière, hier, le début de l’enquête sur la participation britannique à la guerre en Irak. Le président de la commission d’enquête, sir John Chilcot, un ex-haut fonctionnaire, n’a pas suivi Downing Street, qui souhaitait des débats à huis clos, et a rendu les audiences publiques. Le témoin clé sera sans conteste celui qui a pris la décision finale d’envoyer les troupes britanniques en Irak, l’ex-Premier ministre Tony Blair, qui sera entendu début janvier. Gordon Brown, alors ministre des Finances, et Jack Straw, ancien ministre des Affaires étrangères, devraient aussi témoigner, tout comme plusieurs dizaines d’agents secrets, de diplomates et de militaires.

L'enquête, qui couvrira la période 2001-2009, doit durer jusqu'à l'été 2010, avec une interruption au printemps pour les élections. L'idée est d'analyser les mécanismes qui ont mené au déclenchement du conflit, sa préparation, l'équipement des troupes et le déroulement de la guerre proprement dite. Le fameux «dossier», censé contenir la preuve, finalement jamais avérée, que l'Irak détenait des armes de destruction massive, sera bien évidemment longuement abordé. Le rapport final, qui ne sera pas publié avant fin 2010, n'aboutira pourtant à aucune poursuite. «Nous ne sommes pas un tribunal, personne ici n'est jugé»,