Yossi Beilin l’avait annoncé, mercredi dernier, à la faveur d’une cérémonie de remise de la Légion d’honneur à la résidence de l’ambassadeur de France à Tel-Aviv : Benyamin Nétanyahou s’apprête à décider un gel partiel et limité de dix mois de la construction de logements dans les colonies juives en Cisjordanie, avait prophétisé l’ex-négociateur des accords d’Oslo, qui garde de bons contacts au sein du leadership israélien. L’annonce, faite en présence du ministre français Bernard Kouchner, en tournée au Proche-Orient, avait d’autant plus estomaqué que Beilin venait de dresser un tableau apocalyptique de l’état du processus de paix israélo-palestinien. La confidence s’est donc confirmée. Mais la nouvelle d’hier suffira-t-elle à débloquer une situation décrite par tous comme une impasse ?
SOS. Probablement pas car la décision de Nétanyahou, si elle allège la pression américaine sur Israël mais aussi donne de l'air à Barack Obama, dont le bilan est maigre au Proche-Orient, ne suffit pas à elle seule à réunir les conditions d'une reprise des négociations. D'autres conditions sont nécessaires. A commencer par une remise en ordre du camp palestinien, singulièrement affaibli et divisé ces dernières semaines. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, n'a cessé de multiplier les SOS, menaçant de ne pas se représenter aux élections, voire de proclamer unilatéralement un Etat palestinien. Discrédité après des années de négociations pour rien, malmené par