Annus horribilis que cette année 2009 en Russie qui s'ouvrit sur l'assassinat d'un avocat des droits de l'homme, Stanislav Markelov, se poursuivit par l'enlèvement et le meurtre de la chercheuse de l'ONG Memorial Natalia Estemirova et s'achève avec la disparition en prison de l'avocat d'affaires Sergueï Magnitski. Horribilis ? Certainement pas pour ceux qui croient que quoi qu'elle fasse, la «démocratie» russe est perfectible et qui reçoivent aujourd'hui à Paris le Premier ministre et ancien président russe, Vladimir Poutine. Les autres, eux, sont déjà convaincus qu'un Etat de non-droit ne fera jamais un bon partenaire.
«Je n'ai pas peur de ma mort» : ce sont ces mots qui ont fait d'un officier de police russe aux yeux tristes une vedette du Web. Des millions de gens ont regardé la cassette que le major Alexei Dymovski a envoyée au début du mois sur YouTube. Celle où il s'adresse droit devant la caméra au Premier ministre, Vladimir Poutine, pour lui demander de nettoyer la corruption dans les rangs de la police. Celle où il dit qu'il en a marre des «chefs stupides», marre des collègues qui se fichent d'avoir des bas salaires parce qu'ils peuvent se payer «en pots-de-vin», et marre de «poursuivre des innocents» parce qu'il faut faire du chiffre. Celle où il est devenu le brave petit soldat de la lutte contre la corruption, une bataille que le nouveau chef de l'Etat russe, Dmitri Medvedev, jure de vouloir mener depuis son ac