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Libération

La course contre la montre de la justice allemande

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A Ludwigsbourg, une administration spéciale traque les criminels du IIIe Reich.
publié le 1er décembre 2009 à 0h00

Quelque 1,6 million de fiches cartonnées tapissent les murs de ce triste bâtiment officiel comme il en existe tant en Allemagne. Installée à Ludwigsbourg, dans le sud-ouest du pays, une administration spéciale traque depuis 1958 les nazis responsables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à l’étranger. Là sont consignés les noms de 692 000 personnes soupçonnées d’avoir participé aux crimes nazis ou d’en avoir été témoins. Les documents attestent de trains de déportation, d’exécutions sommaires, de commandos SS. Dans les documents consignés à Ludwigsbourg, un massacre s’appelle «opération d’épuration» et les commandos d’exécution «groupes d’action».

«Dans le cas de Demjanjuk, le dossier d'accusation est solide», estime Kurt Schrimm, 60 ans, qui dirige le centre de Ludwgisbourg depuis 2000. Un document d'identité émis par le centre d'extermination de Sobibor (Pologne actuelle) sera au centre du procès. Même si l'authenticité de ce document est parfois remise en question. Ludwigsbourg et son procureur attitré, Joachim Riedel, travaillent de longue date sur le dossier Demjanjuk. Il leur a fallu trouver quel était le dernier domicile allemand de l'accusé afin de déterminer dans quelle ville aurait lieu le procès. Chaque détail de la procédure compte afin d'éviter un non-lieu.

Travail de fourmi. Les enquêteurs ne savaient qu'une chose : Demjanjuk avait travaillé comme chauffeur pour l'armée américaine en 1945 puis déménagé en Bavière avant