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grand angle

Le jour où l’Europe a changé de tête

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Le 19 novembre, Nicolas Sarkozy met tout son poids dans la désignation du président du Conseil et de la ministre européenne des Affaires étrangères, deux postes créés par le traité de Lisbonne. Récit.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 1er décembre 2009 à 0h00

Aujourd'hui entre en vigueur le traité de Lisbonne, signé le 13 décembre 2007 dans la capitale portugaise, mettant ainsi fin à près de quinze ans de négociations institutionnelles. Nouvelles fonctions, nouvelles têtes. Conformément à ce traité, l'Union sera désormais dirigée par un trio de personnalités qui vont devoir apprendre à travailler ensemble : le conservateur portugais, José Manuel Durão Barroso, président de la Commission ; le démocrate-chrétien belge Herman Van Rompuy, président du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, et enfin la travailliste britannique Catherine Ashton, ministre européen des Affaires étrangères et, à ce titre, vice-présidente de la Commission. Ce n'est pas la dream team espérée par certains : les gouvernements ont préféré désigner un trio effacé et sans saveur plutôt que de prendre le risque d'élire des personnalités qui auraient pu leur faire de l'ombre.

Dans ces négociations qui ont abouti à la mise en place d'une Europe pâlichonne dominée par les Etats membres, Nicolas Sarkozy a joué un rôle majeur, aidé, il est vrai, par des socialistes européens qui se sont pris les pieds dans leurs manœuvres de couloirs. Au final, le président français peut être satisfait : c'est son candidat, Van Rompuy, qui a triomphé. De surcroît, il a réussi à conserver le secrétariat général du Conseil des ministres pour le diplomate français Pierre de Boissieu, ce qui lui permettra d'imprimer sa marque sur les nouvelles fonctions créées par l