Attaques tous azimuts contre le secret bancaire, angoisses provoquées par l'afflux de travailleurs étrangers depuis l'entrée en vigueur des accords de libre circulation avec l'UE, affaire Kadhafi. La coupe helvétique est pleine : «Les Suisses ont peur et cela favorise les amalgames», a dit Eveline Widmer-Schlumpf. La ministre helvétique de l'Intérieur était hier de passage à Bruxelles, où elle a tenté d'expliquer à ses interlocuteurs les raisons du stupéfiant vote contre les minarets. Cette angoisse du peuple, le Conseil fédéral (gouvernement) de Berne ne l'a pas senti monter. Le Parlement non plus. Les médias encore moins et pas plus les instituts de sondage. A aucun moment ils n'ont su capter les signes avant-coureurs du séisme. Faut-il y voir le triomphe d'un populisme qui rejette la Suisse d'en-haut ? «La démocratie directe est l'expression institutionnelle du droit de s'opposer aux élites. En ce sens, il ne s'agit pas d'une poussée populiste, mais de l'exercice d'un droit», explique le politologue Oscar Mazzoleni, relevant que «c'est la première fois qu'une décision politique de cette ampleur, sur ce thème ultrasensible, est prise en Europe». Un choix qu'il faudra assumer. Car il relance le débat sur l'intégration des musulmans en Europe.
«Surpopulation». Lundi, sur les chaînes de radio et de télévision suisses, des intervenants regrettaient que ce soit la Suisse, d'ordinaire plutôt réputée pour son multiculturalisme et sa tolé