Rien ne vaut un décor guerrier quand il faut annoncer aux Américains un nouvel envoi, périlleux et controversé, de renforts à l'étranger. Barack Obama a donc pris le risque de marcher dans les pas de son prédécesseur, George W. Bush, en choisissant l'académie militaire de West Point (Etat de New York) pour présenter sa nouvelle stratégie en Afghanistan. C'est là que Bush avait lancé en 2002 sa fameuse doctrine sur la guerre «préventive». Sur le fond, Obama devait d'ailleurs souligner hier soir qu'il est maintenant chargé de tourner la page ouverte par Bush : «Finir le travail» laissé en plan par son prédécesseur.
Pression.Le discours d'Obama devait répondre à plusieurs difficiles équations : annoncer de nouveaux renforts en Afghanistan, qui devraient porter à près de 100 000 le nombre d'Américains déployés là-bas (contre 35 000 à l'arrivée du Président à la Maison Blanche), tout en assurant aux Américains que cette guerre ne sera pas «sans fin» et qu'il a même déjà une «stratégie de sortie». Invoquer de nouveaux renforts alliés, sans trop laisser percer la déception face à la modestie des contributions européennes. Miser à nouveau sur l'armée et la police afghane, tout en maintenant la pression sur le président Hamid Karzaï pour qu'il fasse le ménage dans ses rangs et réduise la corruption.
«La clé, ce sont des renforts afghans, pas des renforts américains», souligne le démocrate Carl Levin, président de la commissi