Le Rwandais Ephrem Nkezabera, surnommé le «banquier du génocide», a été condamné mardi à 30 ans de réclusion par la cour d'assises de Bruxelles pour des crimes de guerre, dont des meurtres et des viols, commis durant le génocide de 1994 dans son pays.
Souffrant d'un cancer, Ephrem Nkezabera, 57 ans, ancien directeur de la Banque commerciale du Rwanda, n'a pas assisté à son procès, qui s'était ouvert début novembre. Il est actuellement en liberté conditionnelle.
Après la lecture du verdict, la cour d'assises n'a pas réclamé son arrestation, en raison précisément de cet état de santé. Le procureur fédéral Michel Yernaux, qui avait réclamé 30 ans de réclusion, avait surtout insisté dans son réquisitoire en début d'après-midi sur l'aspect «symbolique» de la peine.
800.000 victimes
La cour, suivant le parquet, n'a reconnu à l'accusé comme circonstances atténuantes que le fait d'avoir «collaboré activement à l'enquête» et l'absence d'antécédents judiciaires. Il s'agit de la plus lourde peine infligée à un auteur du génocide rwandais par la justice belge.
Sept autres Rwandais ont été jugés en Belgique depuis 2001 pour des faits liés au génocide de 1994 qui, selon l'ONU, a fait quelque 800.000 morts, principalement des tutsi et des hutu «modérés» ou «opposant» au régime.
Le verdict de la cour d'assises de Bruxelles a été accueilli avec une joie contenue par les parties civiles rwandaises présentes au palais de justice. «C'est un grand soulagement, c'était