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Lisbonne, tournis institutionnel de l’UE

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Europe. Le nouveau traité, entré en vigueur hier, n’abolit pas toutes les présidences tournantes.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 2 décembre 2009 à 0h00

«Une ère nouvelle s'ouvre», n'a pas hésité à affirmer le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, qui exerce la présidence semestrielle tournante des Vingt-Sept, évoquant l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, hier : désormais, «l'Union est dotée des moyens lui permettant de faire face à de nouveaux défis». Parmi ces «moyens», les deux nouveaux visages de l'Union, Herman Van Rompuy et Catherine Ashton, qui ont pris hier leurs fonctions, respectivement de président du Conseil européen et de ministre européen des Affaires étrangères (et, à ce titre, de vice-présidente de la Commission).

Faux départ. Mais comme rien n'est jamais simple en Europe, il s'agit d'un faux départ : Van Rompuy et Ashton n'exerceront la plénitude de leurs pouvoirs que le 1er janvier 2010. En effet, les Vingt-Sept ont prévu que la présidence semestrielle tournante au cours de laquelle Lisbonne entrerait en vigueur irait jusqu'au bout de son mandat. En clair, le Conseil européen des 10 et 11 décembre sera encore présidé par Fredrik Reinfeldt, et le Conseil des ministres des Affaires étrangères des 7 et 8 décembre par le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt. C'est seulement ensuite que ces deux formations seront dirigées de façon permanente par Van Rompuy et Ashton.

Ceux qui ont cru que le complexe système des présidences semestrielles tournantes était enterré seront pourtant déçus. En effet, Lisbonne prévoit que les formations spécialisées du Conse