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Libération

Un président trop «tranquille» ?

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Plusieurs spécialistes reprochent à Obama son manque de résolution et sa diplomatie du dialogue.
publié le 2 décembre 2009 à 0h00

Certains soutiennent qu'il fait déjà, comme George Bush, le choix de l'escalade militaire à l'étranger. D'autres le comparent à Jimmy Carter, pour leur passion commune du détail, et le temps mis à réviser la stratégie en Afghanistan… Avec cette décision forte, mais longuement préparée, sur l'Afghanistan, Barack Obama montre pourtant qu'il n'est ni Bush ni Carter. Ce qui les rapproche n'est que l'ampleur des problèmes soumis à l'Amérique. Davantage que ses prédécesseurs, Obama a soulevé des espoirs démesurés, en Amérique et dans le reste du monde, qui ne peuvent pratiquement qu'être déçus. En une de son édition américaine cette semaine, The Economist le qualifie déjà «d'Américain bien tranquille», comme le héros du roman de Graham Greene, idéaliste candide au Vietnam. Tel le personnage de Greene, «qui sous-estime combien le monde est mauvais», Obama risque de «faire du mal» plutôt que du bien, met en garde le magazine.

«Ces critiques sont stupides», rétorque Michael O'Hanlon, spécialiste des questions de défense, de retour d'un voyage en Afghanistan où il a vu des «raisons d'espérer».«Il est absurde d'accuser Obama de manquer de résolution ou d'hésiter, au moment même où il est en train de tripler les forces américaines en Afghanistan, s'indigne cet expert de la Brookings Institution. Quand la critique vient de nos alliés, je trouve même arrogant et hypocrite d'attaquer un président qui aura b