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Analyse

A Téhéran, les dessous d’une fuite en avant

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L’obstination d’Ahmadinejad à défier la communauté internationale sur le nucléaire s’explique surtout par des raisons de politique intérieure.
publié le 3 décembre 2009 à 0h00

L'ambiguïté, c'est fini. Mettant fin à sa tactique habituelle, qui lui a permis de gagner de précieuses années dans l'élaboration de son programme nucléaire, le régime iranien a multiplié ces derniers jours les réponses ouvertement négatives aux dernières propositions de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA). Des réponses qualifiées dans les milieux diplomatiques de «manifestement démesurées, simplistes» voire d'«outrancières». A l'évidence, une ligne ultra-dure a été prise par la direction iranienne, ce qui n'exclut pas qu'elle revienne, au fur et à mesure que de nouvelles sanctions se préciseront, à une politique plus conciliante, donc à nouveau plus ambiguë. Pour le moment, comme le souligne un diplomate, la réponse de Téhéran «simplifie les choses et renforce la cohésion des 5+ 1 [les cinq pays membres du Conseil de sécurité plus l'Allemagne]».

Hier, Mahmoud Ahmadinejad a confirmé que son pays produirait lui-même l'uranium fortement enrichi dont il affirme avoir besoin pour son programme nucléaire. Il a même opposé une fin de non-recevoir définitive aux pays occidentaux : «A nos yeux, la question nucléaire est close.» Dimanche, il avait annoncé la construction de dix nouvelles usines d'enrichissement éparpillées selon lui dans le pays pour des raisons de sécurité. Cette déclaration, qui sonnait comme une provocation, les milieux diplomatiques ne l'ont pas prise au sérieux, l'Iran n'ayant pas la capacité technol