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Libération

Programme nucléaire:l’Iran irradie la région

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La menace d’une bombe iranienne inquiète nombre d’Etats du Proche et du Moyen-Orient, et pourrait les entraîner dans des projets similaires, avec le risque d’une prolifération incontrôlée.
publié le 3 décembre 2009 à 0h00

L’Égypte

De hauts murs perdus dans les champs, à une trentaine de kilomètres au nord du Caire : Inchass est le seul vestige visible du programme nucléaire égyptien entamé en 1961 avec l’aide soviétique. Ces vingt dernières années, le centre de recherche nucléaire a tourné au ralenti. Les ambitions atomiques de l’Egypte ont en effet connu un coup d’arrêt en 1986, après Tchernobyl. L’Egypte, signataire du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), évoque alors le risque d’accident, mais les pressions américaines ne seraient pas étrangères à cette interruption.

En 2006, les rodomontades iraniennes changent la donne. A la surprise générale, Gamal, fils et successeur présumé du président Moubarak, annonce que l’Egypte va relancer son programme civil. La France, les Etats-Unis, la Russie, entre autres, sont sur les rangs pour fournir les trois réacteurs que le pays compte installer à Dabaa, sur la côte méditerranéenne. Washington se dit prêt à coopérer avec tous les pays souhaitant développer le nucléaire civil, dans le respect des règles de transparence et de non-prolifération.

En mai, des extraits d'un rapport confidentiel de l'AIEA fuitent dans la presse, concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées à Inchass. L'Egypte dénonce une «propagande». En 2005, elle a en effet déjà fait l'objet d'une enquête de l'AIEA. Les faits sont anciens, et très limités, assure-t-on alors dans les coulisses diplomatiques. L'Egypte a également été citée, notamment par la press