Oubliés le mignon bibi, la gentille révérence de Carla Bruni-Sarkozy et l'air charmé du duc d'Edimbourg lors de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en mars 2008. Envolés le tunnel sous la Manche et le rapprochement des peuples. Le Royaume-Uni est redevenu une île et la trêve est, une nouvelle fois, rompue. En effet, les Britanniques digèrent très mal le triomphalisme du Président à la nomination du Français Michel Barnier au poste de commissaire européen au Marché intérieur, notamment chargé de la régulation financière. Et supportent encore moins de se faire traiter de losers par le même président. Ils fulminent et invoquent les batailles d'Azincourt, Waterloo et Trafalgar, sans oublier celle de Crécy. Sarkozy est désormais le vilain «Sarko Bonaparte».
Si la virulence de la presse populaire et eurosceptique ne surprend pas, l'indignation de l'Association des banquiers britanniques est plus inhabituelle. Angela Knight, présidente de la British Banker's Association, est montée au front avec rage : «Si quelqu'un, dans le projet européen, s'imagine une minute qu'il est capable de renverser les années d'efforts qu'il a fallues pour faire du Royaume-Uni le centre financier du monde, il se trompe lourdement.»
Pris à la gorge, le chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances), Alistair Darling, s'est senti obligé de se lancer dans la bataille pour défendre la City en rappelant que «Londres, qu'on le veuille ou non, est la seule place qui rivalise véritablement