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Libération

Evo Morales, le conquistador indien

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Bolivie. Le président, qui se représente dimanche, convainc indigènes et ruraux par sa politique sociale.
publié le 5 décembre 2009 à 0h00

A Chicani, quartier défavorisé de La Paz, inutile de demander quelle case du bulletin de vote sera cochée dimanche. Evo Morales est sur tous les murs et, sous son portrait, on peut lire : «La Bolivie avance, Evo ne se fatigue pas.» Après quatre ans au pouvoir, Morales postule à un second mandat à la tête du pays le plus pauvre d’Amérique du Sud. Il est donné largement vainqueur dès le premier tour par tous les sondages.

Dans une salle de classe, une quinzaine d'adultes suivent un cours de post-alphabétisation, l'un des succès du programme social du gouvernement. Parmi eux, Elena Poma, mère de famille et Indienne Aymara, résume le sentiment majoritaire dans les couches populaires : «C'est le premier président qui s'est rappelé nos régions rurales, nos communautés indigènes. Jamais, avant, nous n'avions reçu ces aides.»

Redistribution. La recette du président sortant ? La promulgation d'une nouvelle Constitution offrant protection et droits inédits aux 36 ethnies indiennes du pays, une série de nationalisations dans des secteurs clés comme les hydrocarbures, et la redistribution des dividendes aux populations fragiles grâce un système de pensions. «On assiste à un véritable bouleversement de la société bolivienne, explique le politologue Hervé Do Alto. Mais plus qu'un projet révolutionnaire, c'est un processus nationaliste qui place en son cœur les paysans et les indigènes.»

Grâce à l'augmentation des recettes pour l'Etat suite au