Plus courageuses ou peut-être aussi pour protéger les garçons tout au long de cette journée marquée par de nombreux heurts et des violences policières, les filles sont désormais en première ligne. On le découvre sur les images volées des manifestations de Téhéran transmises par les sites internet indépendants. Pour ce nouveau retour à la rue de l’opposition, le régime iranien avait mobilisé hier des milliers de Bassidji (miliciens islamiques) et interdit toute couverture de cet événement par les médias étrangers. Cette fois, les autorités avaient même retiré leurs cartes de presse pour 48 heures à tous les journalistes travaillant pour ces organes de presse. Dans ces conditions, impossible de savoir qu’elle a été l’ampleur exacte de ces manifestations qui témoignent que l’opposition est toujours prête à braver le pouvoir, malgré les menaces.
Chah. Retrouvant sa stratégie habituelle, l'opposition avait profité d'une cérémonie officielle - qui commémorait cette fois la mort de trois étudiants lors d'une manifestation antiaméricaine sous le régime du chah en 1953 - pour dénoncer la réélection de Mahmoud Ahmadinejad et, d'une façon générale, braver le régime. Des manifestations ont eu lieu à l'intérieur de plusieurs universités, notamment à celle de Téhéran dans le centre-ville, totalement encerclée par la police. Là, des groupes s'étaient formés aux cris de «Ya Hossein, Mir Hossein», un slogan qui associe le nom de l'imam Hossein, vénéré par les chiites