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Libération

Al-Qaeda et les zones d’ombre du Sahel

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Les enlèvements d’Occidentaux au Mali et en Mauritanie, revendiqués hier par l’organisation islamiste, illustrent l’instabilité de la région.
publié le 9 décembre 2009 à 0h00

Que cache encore le Sahara ? L’immense désert est de longue date habitué aux rebelles touaregs - en lutte contre le gouvernement malien - et aux trafiquants d’armes, d’essence, de cigarettes et d’émigrés clandestins. Mais cette zone de non-droit abrite aussi des bases d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a revendiqué, hier, l’enlèvement de quatre Occidentaux au Mali et en Mauritanie.

Le 25 novembre, trois hommes armés kidnappent le Français Pierre Camatte à Ménaka, dans l'est du Mali. Le travailleur humanitaire, âgé de 61 ans, président d'une association de lutte contre le paludisme, est depuis détenu par «l'aile dure» d'Aqmi. Une source proche de la rébellion touarègue affirme que «le groupe d'Abou Zeïd, le commanditaire de l'enlèvement, se trouvait dans la zone de Ménaka entre le 23 et le 25 novembre». Abdelhamid Abou Zeïd est l'un des deux «émirs» de la branche sahélienne d'Aqmi. Réputé très violent, l'Algérien est à l'origine de l'exécution du touriste britannique Edwin Dyer en mai. Jusque-là, l'organisation avait toujours négocié, contre rançon, la libération de ses otages.

Deux jours plus tard, un convoi de 13 véhicules humanitaires est attaqué dans le nord de la Mauritanie. Deux hommes d'affaires espagnols d'une cinquantaine d'années, Albert Vilalta et Roque Pascual, et une fonctionnaire de la justice, Alicia Gámez, membres de l'association Acción Solidaria, sont alors enlevés. Dans un enregistrement audio diffusé hier par la chaîne qatarie Al-Jezira, Aq