On ne peut espérer «gagner la guerre» en Afghanistan sans se demander ce que nous voulons, et contre qui nous combattons : à quoi sert d’y envoyer plus de troupes occidentales ? Officiellement, il ne s’agit que d’empêcher le réseau d’Al-Qaeda d’organiser des attentats depuis l’Afghanistan. Mais l’ancienne organisation d’Oussama Ben Laden est très affaiblie : les opérations internationales à caractère terroriste ne sont plus menées à partir de ce pays. Seuls de petits groupes s’en réclament, sans prendre leurs directives en Afghanistan. Les attentats au Pakistan sont le fait de militants islamistes locaux, les actions récentes contre l’Inde ont été montées à partir du Pakistan. Les nationalistes talibans afghans ne cherchent pas à monter des opérations extérieures.
Ces «insurgés» constituent-ils réellement l'«adversaire sans scrupule qui menace directement les Américains et nos alliés» (Barack Obama, discours du 9 octobre) ? En plus des simples bandits, nombreux, qui tirent parti de la situation pour commettre rackets et enlèvements, les «rebelles» sont probablement surtout des nationalistes qui veulent un ordre social juste et le départ des militaires étrangers, et qui feront le coup de feu tant que ceux-ci seront présents. Il existe certes aussi des extrémistes qui souhaitent reprendre le contrôle total du pays, et des «internationalistes» étrangers qui voudraient imposer leurs conceptions passéistes. Ce sont ceux-là qu'il faut neutraliser.
La faiblesse de l’Etat afg