Les ombres de la Stasi, la police politique de l’ancienne RDA, reviennent hanter la politique allemande dans le Brandebourg, ce Land entourant Berlin où habitaient nombre de dignitaires est-allemands. La situation est devenue intenable pour le ministre-président Matthias Platzeck (SPD), particulièrement proche du pouvoir du temps de la RDA, après les révélations en cascade ces dernières semaines portant sur le passé de sept députés régionaux de Die Linke (parti néocommuniste) qui avaient collaboré avec la redoutée police politique du régime communiste. Un coup dur pour la coalition régionale au pouvoir, qui réunit le SPD et Die Linke, ce parti de la gauche de la gauche dont les ex-communistes de RDA sont le pilier.
Voici dix jours, deux députées ayant collaboré avec la police politique renonçaient à une partie de leurs fonctions. Gerlinde Stobrawa, surnommée «Marisa» par la Stasi, avait dénoncé ses collègues jusqu'en 1989. Renate Adolph, journaliste du temps de la RDA, avait collaboré avec les services d'espionnage à l'étranger. «La coupe est pleine. Il faut mettre fin à la coalition SPD-Die Linke», exige pour sa part le secrétaire général de la CDU, Dieter Dombrowski. Pour les habitants de la région, l'affaire est d'autant plus douloureuse que Platzeck, réélu le 27 septembre malgré le fort recul de son parti, avait choisi à la surprise générale de mettre fin à la coalition qui l'unissait auparavant avec la CDU au profit d'une union de la gauche très critiqu