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Libération

Sous pression, la Guinée s’en prend à la France

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Junte . Conakry accuse Paris de vouloir renverser le régime. La chasse à l’homme contre celui qui aurait tiré sur le chef de l’Etat s’intensifie.
publié le 10 décembre 2009 à 0h00

La France a été accusée, mardi soir, par une junte guinéenne aux abois de fomenter un coup d'Etat à Conakry. Idrissa Chérif, le porte-parole de la junte, reproche à Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, d'avoir reçu dimanche l'opposant guinéen Alpha Condé et d'avoir pris contact avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao), «en vue d'un renversement du régime, en l'absence du chef de l'Etat». Dans le même souffle, Idrissa Chérif accuse la France et ses «services» d'être derrière Toumba Diakité, l'aide de camp qui a tiré le 3 décembre sur Moussa Dadis Camara, le chef de la junte guinéenne. Le Quai d'Orsay a aussitôt démenti «ces rumeurs absurdes» et rappelé que «le peuple guinéen attend des élections».

La tension monte entre Paris et Conakry. Un incident diplomatique s'est produit lundi, lorsque l'ambassadeur de France a refusé de laisser les forces de l'ordre fouiller sa voiture à Conakry. Hier, la France a décidé de protester officiellement auprès des autorités guinéennes. Des informations contradictoires émanent par ailleurs des deux capitales sur l'état de santé de Moussa Dadis Camara, touché à la tête et hospitalisé au Maroc. «Il va bien et va bientôt s'adresser à la nation», assure Idrissa Chérif, qui n'a cessé depuis le 3 décembre de distiller de fausses informations. Selon Alain Joyandet, le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Moussa Dadis Camara reste dans un «état diff