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Libération

Le principal parti prokurde dissous en Turquie

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publié le 12 décembre 2009 à 0h00

Les onze juges de la Cour constitutionnelle ont décidé vendredi soir à l’unanimité l’interdiction du Parti de la société démocratique (DTP, 21 députés sur 550), la principale formation prokurde du pays accusée d’être la «vitrine politique» du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), la guérilla séparatiste. Plusieurs fois dans le passé, les formations prokurdes ont été interdites pour le même motif. Plus d’une trentaine de cadres du DTP, dont son président Ahmet Türk, ont été bannis de la vie politique pour une durée de cinq ans.

Les juges ont estimé que ce parti était «un foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible». Bastion du «kémalisme» et hostile à l'AKP, le parti au pouvoir issu du mouvement islamiste dont elle avait envisagé la dissolution en 2008, la Cour Constitutionnelle vient de donner un sérieux coup à l'«ouverture kurde» lancée par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. «C'est un véritable torpillage», s'indigne l'universitaire Ahmet Insel. Depuis 1984, la lutte armée a déjà fait plus 40 000 morts.

Quelque 15 millions des 70 millions de citoyens turcs sont d'origine kurde. Beaucoup craignent maintenant une reprise des violences dans le sud-est du pays à majorité kurde. Une embuscade revendiquée par le PKK qui a coûté la vie lundi à sept soldats, puis la mort de deux jeunes dans des manifestations de protestation contre les conditions de détention du leader kurde, Abdullah Ocalan, avaient déjà