La question est rituelle. Et tous ceux qui ont rencontré Hosni Moubarak s'y soumettent : «Comment va-t-il ?» «J'aimerais tenir la même forme à 81 ans !» jure un diplomate occidental. «Très au fait des choses. Impressionnant», disait Gérard Larcher, le président du Sénat, après avoir rencontré le raïs peu après la guerre de Gaza. Le président égyptien, vieil allié des Occidentaux, est aujourd'hui à Paris pour rencontrer Nicolas Sarkozy, avec qui il copréside l'Union pour la Méditerranée. Incontournable médiateur des négociations israélo-palestiniennes, présent sur tous les dossiers, du Soudan à l'Irak en passant par l'Iran, Moubarak est l'un des derniers piliers du Proche-Orient. Mais son âge, les spéculations quant à sa succession dans une Egypte en perpétuelle ébullition et les rumeurs sur sa santé ravivent régulièrement les inquiétudes.
«Il a pris un sacré coup, quand même», souffle un médecin. En mai, le roc du Proche-Orient, vingt-huit ans de règne avec quelques alertes, mais sans éraflure ou presque, encaisse un choc terrible. L'aîné de ses petits-fils, Mohamed, 12 ans, décède brutalement. Effondré, le Président n'assiste pas aux obsèques. Dans la foulée, son cabinet annonce à la stupeur générale le report d'une visite aux Etats-Unis prévue dix jours plus tard, censée sceller le rapprochement après quatre ans de bouderies avec l'allié américain. Pendant dix jours, pas de nouvelles. Dans la presse, des dignitaires religieux et des perso