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Analyse

Les alternatives à une succession dynastique

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L’élection présidentielle de 2011 est verrouillée, sauf si un «outsider» parvient à se distinguer d’ici là.
publié le 14 décembre 2009 à 0h00

Au jeu de la succession égyptienne, les outsiders manquent. A commencer par les leaders de l'opposition, muselés ou incapables de se fédérer, comme l'a prouvé l'échec du mouvement Kifaya («Ça suffit !»), pourtant bâti sur un refus d'une succession dynastique. Exit aussi Ayman Nour. Le rival de Moubarak à la présidentielle de 2005 (la première à être multipartite) a payé cher son relatif succès électoral. Accusé de fraude, il vient de passer trois ans en prison. Il est aujourd'hui malade, sa base populaire est très réduite. Mais d'autres figures pointent.

Omar Suleiman L'homme des services

Le tout puissant chef des services de renseignements, ombre fidèle de Moubarak, qui lui doit la vie, après une tentative d'assassinat en 1995 (Libération du 3 mars 2009) est régulièrement cité parmi les présidentiables. Apprécié par tous les interlocuteurs de l'Egypte, Israël compris, cet homme à l'intelligence redoutable gère l'imbroglio palestinien et toute la sécurité de l'Egypte. Son envergure est incontestée. Son goût de la discrétion aussi : rien ne permet d'affirmer son envie réelle de succéder au raïs. A l'inverse de Gamal Moubarak, il est issu de l'armée, comme tous les dirigeants de l'Egypte depuis la fin de la monarchie en 1952. Un avantage, mais pas une garantie : à 75 ans, il est plutôt considéré comme l'atout à sortir dans le contexte d'une transition sur fond de situation sécuritaire difficile.

Amr Moussa Le diplomate populaire