Les habitants de Yasuf, un village palestinien du nord de la Cisjordanie, n'ont pas de doute sur l'identité des vandales qui ont brûlé vendredi les tapis de prières et les exemplaires du Coran de leur mosquée. Avant de prendre la fuite, ils ont laissé un graffiti, en forme de signature, en hébreu : «Prix à payer. Effi vous salue.» Les colons les plus extrémistes, furieux du gel des constructions en Cisjordanie décidé le mois dernier par le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, ont intensifié leur politique de représailles systématiques, dite du «prix à payer», contre les Palestiniens. Ils s'en prennent à des palestiniens chaque fois qu'Israël prend des mesures qu'ils jugent contraires à la colonisation. «Si le gouvernement ne laisse pas les Juifs tranquilles, les Arabes non plus n'auront pas de calme», avait prévenu un des rabbins de la colonie de Yitzhar, après la décision de geler partiellement et pour dix mois les constructions en Cisjordanie. Yitzhar, considérée comme un bastion d'extrémistes, est située près de Yasuf, au sud de Naplouse. C'est dans cette zone que les attaques ont été les plus nombreuses. La semaine dernière, des colons ont incendié une maison et trois véhicules dans un village tout proche.
Les autorités israéliennes ont condamné l'attaque contre la mosquée, cherchant à prévenir tout risque de dérapage. L'armée israélienne a affirmé à l'Autorité palestinienne qu'elle «considérait l'incident comme grave», et le ministre