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Libération

Kunduz : la bavure militaire qui tourmente l’Allemagne

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Afghanistan . A Berlin, le nouveau ministre de la Défense sur la sellette.
publié le 15 décembre 2009 à 0h00

Cheveux gominés et fines lunettes d’écaille, Karl-Theodor zu Guttenberg, 38 ans, était encore au printemps le chouchou des médias et de l’opinion. Le ministre allemand de la Défense a depuis perdu de sa superbe et les sociaux-démocrates exigent désormais sa démission pour sa gestion de la «crise de Kunduz» : le 4 septembre, le commandement allemand du nord de l’Afghanistan réclamait aux Américains une frappe aérienne contre deux camions- citernes contenant de l’essence, détournés par les talibans. L’opération faisait 142 morts d’après l’Otan. 137 civils dont 36 enfants se trouveraient parmi les victimes. Une commission d’enquête parlementaire s’ouvre aujourd’hui.

Nulle part ailleurs en Europe une bavure militaire ne susciterait une crise politique d'une telle envergure. Depuis la Seconde Guerre mondiale et plus encore depuis le mouvement pacifiste des années 60-70, l'opinion allemande réagit de façon épidermique aux moindres agissements de son armée. L'affaire a déjà coûté son poste au prédécesseur de Guttenberg. Le chef de l'état-major, le général Wolfgang Schneiderhan, et un secrétaire d'Etat à la Défense, Peter Wichert, avaient également été remerciés. Karl-Theodor zu Guttenberg s'est engagé à indemniser rapidement et «de façon non bureaucratique» les victimes civiles, représentées par quatre avocats allemands.

Pourtant, rien ne semble pouvoir faire cesser la «crise de Kunduz». Selon la presse allemande, le colonel Klein aurait en effet commandé les frappes aérienn