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grand angle

La guerre juste selon Obama

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L’allocution prononcée par le président américain recevant le prix Nobel de la paix, le 10 décembre à Oslo, est un discours historique qui définit une morale de l’usage de la force. Extraits.
publié le 15 décembre 2009 à 0h00

L’interrogation la plus profonde qui entoure l’attribution de ce prix à ma personne a trait au fait que je suis le commandant en chef d’une nation engagée dans deux guerres. L’une de ces guerres est en voie d’achèvement. L’autre est un conflit que l’Amérique n’a pas cherché et auquel 42 autres pays se sont joints afin de se défendre et de défendre toutes les nations contre de nouvelles attaques.

«Néanmoins, nous sommes en guerre, et je suis responsable du déploiement de milliers de jeunes Américains sur un champ de bataille lointain. Certains d’entre eux vont tuer, certains vont être tués. C’est pourquoi je me présente ici avec un sens profond du coût des conflits armés, rempli d’interrogations difficiles sur les relations entre la guerre et la paix et sur nos efforts visant à passer de l’une à l’autre.

«Ces questions n’ont rien de nouveau. La guerre, sous une forme ou sous une autre, est apparue avec le premier homme. […] Avec le temps, à mesure que des codes de loi ont visé à maîtriser la violence parmi les groupes, de même des philosophes, des religieux et des hommes d’Etat ont cherché à maîtriser le pouvoir destructif de la guerre. On a vu naître la conception d’une "guerre juste", ce qui laissait à penser que la guerre n’était justifiée que lorsque certaines conditions étaient remplies : si on s’y résolvait en dernier recours, ou en cas de légitime défense ; si la force employée était proportionnelle ; et si, chaque fois que possible, on épargnait les populations civiles.