Etre homosexuel en Lituanie relève de l'impossible. Inga, la trentaine, travailleuse sociale, s'apprête à emménager avec son amie. «Aux voisins, nous ne dirons rien de notre relation, explique-t-elle de sa voix douce. Je n'ai pas envie de subir leurs regards, leur réprobation, leur manière de nous dire "vous êtes des débauchées, des déviantes".»
La société lituanienne est très conservatrice et les représentants de l'Eglise participent très assidûment aux discussions concernant l'élaboration des lois sociétales. La dernière loi dont ils peuvent se satisfaireporte sur la protection des mineurs contre les effets négatifs de l'information publique. Elle doit entrer en vigueur le 1er mars. Il y est explicitement stipulé que «toute publicité pour les relations homosexuelles, bisexuelles et polygames» est interdite en raison des effets négatifs sur la santé des mineurs. Au concert des protestations s'est ajoutée récemment la voix des eurodéputés. Le 17 septembre, dans une résolution, le Parlement a invité la Lituanie à veiller à ce que les lois nationales soient compatibles avec le droit international et européen. Il a également souligné l'importance de la lutte contre la discrimination liée à l'orientation sexuelle. «Je ne dois plus subir d'actes de haines dirigés contre ma personne, mais cette haine prend une nouvelle tournure, elle devient institutionnelle», explique Vladimir Simonko, président de la Ligue des gays lituaniens, qui ex