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Libération
pour mémoire

Tartaglia, un agresseur sanctifié sur Facebook

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Déchaînement de messages anti-Berlusconi sur Internet.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 15 décembre 2009 à 0h00

«Grazie, grazie grazie !» A peine connue l'agression contre Silvio Berlusconi, Massimo Tartaglia a trouvé sur la Toile des dizaines de milliers de soutiens et d'innombrables amis potentiels sur Facebook. Une heure seulement après avoir frappé le président du Conseil au visage, près de 350 groupes et 20 000 internautes s'enthousiasmaient publiquement devant la photo de Silvio Berlusconi les lèvres et la joue gauche en sang. Un brin retouché, un autre cliché montrait le visage du Cavaliere avec deux dents en moins, un gros coquard et ce commentaire : «I had a dream… Grazie Massimo Tartaglia.»

«Santo subitooo !» Souvent potaches, parfois plus inquiétants, les commentaires ont couronné Tartaglia «homme de l'année» ou célébré «quelqu'un qui a enfin eu du courage».«Tu as cassé le masque de plastique», s'est réjoui un internaute. «Santo subitooo !» (Qu'il soit de suite sanctifié) a plaidé un autre tandis que plusieurs proposaient d'organiser une collecte pour lui payer des avocats.

Même, Fabrizio Rondolino, ancien conseiller du chef du gouvernement démocrate de gauche Massimo D'Alema, n'a pas résisté à la tentation de mettre en ligne un commentaire sur Facebook sous la photo de Berlusconi ensanglanté : «Combien va nous coûter la restauration ?» Un groupe de discussion intitulé «A mort Berlusconi» a également été ouvert, déclenchant une très vive réaction du ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni,