Fait sans précédent, l'Union européenne et les Etats-Unis se sont mobilisés conjointement, lundi, pour sommer la Chine de libérer l'un de ses plus célèbres prisonniers politique, le philosophe Liu Xiaobo. Pékin a répliqué hier de manière très sèche : «C'est inacceptable. Nous nous opposons à ce que toute force étrangère utilise ceci comme une excuse pour s'ingérer dans les affaires chinoises.» Détenu depuis le 8 décembre 2008, l'éminent intellectuel de 53 ans a été formellement inculpé la semaine dernière pour «incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat» - un crime dont la définition est extrêmement floue. Il risque quinze années de prison pour avoir signé voilà un an, avec 300 autres personnalités chinoises, la Charte 08. Ce manifeste revendique le respect de la liberté d'expression qui est inscrit dans la Constitution chinoise, l'instauration d'une démocratie multipartite et d'une justice indépendante. Il propose aussi que l'appareil militaire du pays soit placé sous les ordres du gouvernement, et non, comme c'est le cas, sous ceux du Parti communiste chinois.
Calvaire. L'UE, dans son communiqué, «appelle le gouvernement chinois à relâcher sans condition Liu Xiaobo, et de cesser le harcèlement dont il est l'objet». Les Etats-Unis ont eux exigé sa libération «immédiate». Le calvaire risque pourtant d'être encore long pour Liu Xiaobo, qui a déjà passé plus de vingt ans soit en détention soit sous surveillance. Au momen