Le gouvernement turc a lancé hier un nouvel appel au calme après six jours de violences suite à l’interdiction, par la Cour constitutionnelle, de la principale formation prokurde du pays, le DTP (Parti pour une société démocratique), accusée d’être la vitrine politique du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), la guérilla kurde. Coprésident du parti, Ahmet Türk, 67 ans, désormais banni de la vie politique pour cinq ans comme 37 autres cadres du DTP, revient sur ces événements.
Craignez-vous que les violences dégénèrent en affrontements ethniques ?
Le principal responsable de ces désordres est le gouvernement car il n'est pas capable d'en comprendre le sens profond. Les dirigeants qualifient ces protestations de terrorisme ou de soutien au terrorisme sans regarder plus avant. Les Kurdes protestent contre les conditions de détention d'Abdullah Öcalan [le leader historique du PKK, condamné à la prison à vie, ndlr] et contre l'interdiction de notre parti. Là où le DTP est présent, il s'efforce d'empêcher les actes violents. Mais la police et la gendarmerie ferment les yeux sur les attaques armées des nationalistes turcs contre notre parti et contre les Kurdes. Il y a même des gens qui applaudissent ces attaques. Ce sont des provocations pour préparer le terrain à un conflit violent entre Turcs et Kurdes.
Les onze juges de la Cour constitutionnelle étaient unanimes à décider l’interdiction de votre parti. Qu’en pensez-vous ?
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