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Analyse

Le Sud-Soudan fait un pas vers l’indépendance

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publié le 17 décembre 2009 à 0h00

L’accord, signé le week-end dernier, entre dirigeants politiques du nord et du sud du Soudan, constitue une nette percée vers l’indépendance du Sud. Un référendum d’autodétermination est prévu en 2011 mais les deux parties ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur ses modalités. Le texte, signé par les dirigeants du Congrés national du président Omar el-Béchir (nordiste) et du Mouvement populaire pour la libération du Soudan (SPLM) du vice-président Salva Kiir (sudiste), fixe donc la majorité nécessaire à une déclaration d’indépendance à 51% des voix et à 58% de participation minimale. Tous les points ne sont pas éclaircis, notamment sur le vote des sudistes résidant dans le Nord, notamment la capitale Khartoum, où ils se comptent en centaines de milliers, et ceux vivant à l’étranger. Le seuil fixé satisfait les sudistes, qui se battaient contre une majorité qualifiée.

Depuis que Salva Kiir, cet automne, s'est prononcé en faveur de l'indépendance, la stratégie du SPLM, qui dispose déjà d'une large autonomie, ne laisse plus de place au doute. En revanche, la position des nordistes ne semble pas encore complètement arrêtée. Traditionnellement hostiles à tout séparatisme, qui les priverait d'accès aux réserves pétrolières, les dirigeants soudanais, représentants d'un Nord arabe et musulman, semblent avoir assoupli leur position. Infléchissement tactique ou virage stratégique ? Difficile de le dire pour l'instant, tant le Soudan est coutumier des accords de paix non respectés.