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Analyse

Guinée : le massacre de septembre était prémédité

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publié le 18 décembre 2009 à 0h00

L e massacre du 28 septembre, qui a fait au moins 150 morts parmi des manifestants dans un stade de Conakry, était bien prémédité au plus haut niveau, accuse Human Rights Watch (HRW). Dans un rapport publié hier, l'ONG américaine dénonce un «crime contre l'humanité». Elle revient en détail sur ces événements, qui déterminent l'avenir politique de la Guinée. Depuis, Moussa Dadis Camara, le chef de la junte, a été blessé à la tête par balle, le 3 décembre, par son aide de camp, Aboubacar Sidiki «Toumba» Diakité. Ce dernier refusait de porter seul la responsabilité du massacre. «Sous le coup de l'enquête très fouillée des Nations unies, les militaires guinéens ont compris qu'ils n'échapperaient pas à des poursuites», estime Peter Bouckaert, directeur de la division «urgences» de HRW. Il dément la version des faits donnée mercredi par «Toumba» Diakité sur les ondes de Radio France Internationale (RFI), lors de laquelle celui-ci a expliqué que «l'opération avait été planifiée par la présidence et Claude Pivi», le ministre en charge de la Sécurité présidentielle.

«Toumba Diakité et Moussa Dadis Camara sont tous les deux responsables, cela ne fait pour nous aucun doute», a déclaré Peter Bouckaert. Selon les 240 témoignages recueillis sur place par HRW, les bérets rouges ont bloqué les entrées du stade et tiré jusqu'à ce qu'ils n'aient plus de munitions. Les corps des victimes ont ensuite été récupérés, dans les hôpitaux comme dans les morgues, pou