Le fragile pouvoir pakistanais est devenu boiteux depuis la décision de la Cour suprême du pays, mercredi, d’invalider l’amnistie générale prononcée en 2007. Quelque 6 000 hommes politiques et personnalités, à commencer par le président Asif Zardari, avaient de fait été mis à l’abri de poursuites pour corruption par la promulgation de cette rémission de courte durée alors baptisée «ordonnance de réconciliation nationale».
Le ministre pakistanais de l'Intérieur, Rehman Malik, ferait ainsi l'objet de poursuites. Il en va de même pour le ministre de la Défense, Ahmed Mukhtar, qui a même été empêché jeudi de quitter le pays en raison d'une affaire de corruption présumée remontant à l'ancien régime militaire du président Pervez Musharraf. Il se rendait en visite officielle en Chine. «Je devais aller à Pékin pour une visite de trois jours au sujet de la livraison de frégates. A mon arrivée à l'aéroport, on m'a dit que je figurais sur la liste et que je ne pouvais pas quitter le pays», a expliqué le ministre à la télévision pakistanaise privée Geo. «C'est en liaison avec une enquête sur la corruption en cours depuis douze ans. Mais je suis innocent et je me défendrai devant la Cour», a-t-il ajouté. La délégation officielle, qui comprenait le commandant de la marine pakistanaise, est partie en Chine sans lui…
Le ministre de la Défense est mentionné sur une liste de 253 personnalités à qui il est interdit de quitter le pays, établie par le National Accountability Bure