Vingt Ouïghours, dont trois enfants, ont été livrés samedi à la Chine par les autorités cambodgiennes en dépit des risques encourus de torture, d'emprisonnement voire d'exécution. Tentant d'échapper à la répression qui sévit depuis cet été dans la «Région autonome» chinoise du Xinjiang d'où ce peuple est originaire, ce groupe de réfugiés a parcouru plus de 6000 kilomètres, via le Vietnam, et a déposé voilà trois semaines, une demande d'asile au bureau du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU à Phnom Penh.
La semaine dernière, les ambassades de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, d'Allemagne, d'Australie et le représentant de l'Union européenne dans la capitale cambodgienne ont demandé une entrevue au premier ministre cambodgien Hun Sen afin d'intercéder en faveur de ces réfugiés. Elle est restée sans réponse. Le HCR a de son côté plaidé pour que les autorités cambodgiennes lui laissent le temps d'examiner ces 20 demandes d'asile, tout en soulignant que le Cambodge se doit de respecter la Convention sur le statut des réfugiés de 1951 dont il est signataire. En vain également. Pour le Cambodge, il s'agit d' «immigrants illégaux». Hun Sen en personne aurait donné l'ordre d'expulsion, cédant à la Chine - dont le vice-président devait arriver hier en visite officielle.
Avion spécialement affrété
Les 20 demandeurs d'asile ont été imprudemment regroupés mercredi dernier par le HCR dans une maison de Phnom Penh. La police cambodgienne, qui n'a eu aucun mal à les localiser, les a cueillis le lendemain