Sur Facebook, son album photo le montre dans son petit bureau de Qom, l’une des grandes villes saintes iraniennes, en compagnie de personnalités qui sont dans les prisons du régime ou l’étaient il y a peu. On voit aussi qu’il ne porte pas son turban, signe de mécontentement chez les religieux. La mort samedi pendant son sommeil, à l’âge de 87 ans, du grand ayatollah Hossein Ali Montazeri est une lourde perte pour l’opposition iranienne dont les deux figures, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, apparaissent bien pâles à ses côtés. A la différence de ces deux responsables, cela fait déjà vingt ans que le théologien s’est éloigné du régime, passant de la semi-dissidence à l’opposition radicale.
Il y a quelques semaines, des défenseurs iraniens des droits de l’homme avaient fait le voyage à Qom pour lui remettre la copie d’un rouleau sur les libertés établi par… l’empereur Cyrus le Grand, fondateur de l’Empire perse et libérateur des juifs déportés à Babylone. Son acceptation d’un tel document avait une lourde signification : il reconnaissait ainsi la légitimité historique du premier «roi des rois», un acte qui marque une rupture avec le régime.
Pourtant, rien ne prédisposait ce fils d’agriculteurs à devenir la bête noire de la théocratie iranienne. Elève de l’imam Khomeiny dans une école théologique de Qom, il s’engage à ses côtés dès 1963 contre la «révolution blanche» du régime du chah. Ses activités politiques lui vaudront d’être emprisonné dans les années 70 mais aussi de