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Libération

Guinée: le massacre du 28 septembre était «un crime contre l'humanité»

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La commission d'enquête des Nations unies accable le pouvoir de Dadis Camara sur la tuerie de septembre dernier. Elle recommande une saisine de la Cour pénale internationale.
Policiers arrêtant un manifestant à Conakry le 28 septembre 2009 (AFP Seyllou)
publié le 21 décembre 2009 à 12h40
(mis à jour le 21 décembre 2009 à 12h43)

Le constat est désormais unanime. Le massacre perpétré le 28 septembre dernier à Conakry par les forces de sécurité guinéennes constitue «un crime contre l'humanité». Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner l'a affirmé ce lundi, s'appuyant notamment sur un rapport de la commission d'enquête des Nations unies.

Celle-ci a remis un document d'une soixantaine de pages samedi au Conseil de sécurité de l'ONU. Le journal «Le Monde» en dévoile les principaux points dans son édition datée de mardi. Selon les trois rapporteurs, qui ont auditionné près de 700 témoins, le massacre de civils et membres de l'opposition était prémédité. Il s'est même poursuivi deux jours après la tuerie du stade de Conakry.

Au total, 156 personnes ont été assassinées, même si «le nombre des victimes est très probablement plus élevé». Tout bilan précis est d'ailleurs compliqué par le fait que les victimes ont été enterrées sommairement dans des fosses communes. Au moins 109 jeunes femmes ou jeunes filles ont été victimes de viols, de mutilations sexuelles ou d'esclavage sexuel, selon la commission, qui estime que ces massacres «systématiques» ont été «organisés».

Dadis toujours hospitalisé

Pour l'ONU, la responsabilité du chef de la junte Moussa Dadis Camara et de sa garde personnelle, les Bérets rouges, est clairement engagée da