Après Fillon le démineur, voici Fillon le diplomate. Devant un public de futurs ingénieurs de l'école centrale de Pékin, le Premier ministre s'est employé mardi à «réchauffer» les relations franco-chinoises. Jugement satisfait du député UMP Jean-Paul Anciaux: «Il a fait de la dentelle. Ce qui devait être dit a été dit.» Le mois dernier, déjà, François Fillon avait fait la démonstration de ses talents de démineur face à un congrès des maires chauffés à blanc contre les projets de réforme du gouvernement.
Au terme de sa visite de trois jours dans la capitale chinoise, c'est à l'occasion d'une séance de questions-réponses avec des étudiants qu'il a fait passer quelques messages. En prenant grand soin de ne rien dire qui puisse fâcher ses hôtes. Ainsi, alors qu'est régulièrement dénoncée, dans les capitales occidentales, l'anormale faiblesse de la monnaie chinoise, Fillon a commencé par rejeter la «vision simpliste qui stigmatise tel ou tel pays en le rendant responsable des déséquilibres des balances de paiement».
S'il ne s'est pas gêné pour s'en prendre explicitement au dollar -«il n'est pas normal qu'un avion fabriqué en Europe coûte plus cher qu'un avion fabriqué aux Etats-Unis»- il a prudemment fait valoir, à propos du yuan, qu'une «évolution progressive vers un régime de change plus flexible» serait dans l'intérêt des «consommateurs» chinois.
Sarkozy, le «Premier ministre»
Le débat avec la salle a pris un tour moins convenu quand un étudiant s'est risqué à poser