Des dizaines de milliers de personnes, peut-être des centaines de milliers, ont participé hier, dans la ville sainte de Qom, aux funérailles du grand ayatollah Hossein Ali Montazeri, transformant la cérémonie en une manifestation antigouvernementale. Autant que pour rendre hommage au défunt, décédé samedi pendant son sommeil à l'âge de 87 ans (Libération d'hier), la foule était venue défier le régime, scandant des slogans particulièrement durs à son encontre. Qualifié de «dictateur», Mahmoud Ahmadinejad a été notablement conspué. Autre slogan très repris : «Montazeri n'est pas mort, c'est le gouvernement qui est mort.» Ou encore : «Montazeri l'innocent, nous suivrons ton chemin même si le dictateur fait pleuvoir des balles sur nos têtes.»
Les manifestants portaient foulards, écharpes ou bracelets verts, la couleur de l'opposition. Les deux principales figures de celle-ci, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, avaient fait le déplacement à Qom et appelé à une journée de «deuil public». Comme pour les précédents rassemblements, les autorités avaient interdit aux médias étrangers de suivre la cérémonie.
D’après les sites iraniens proches de l’opposition, la fin des funérailles a donné lieu à des heurts avec les bassidji (miliciens), lorsque des manifestants ont crié des slogans devant la maison du défunt. Selon le site réformateur Rah-e sabz («le chemin vert»), quelques centaines de bassidji s’en sont pris à la demeure, arrachant les